Airbus et Thales seraient actuellement en discussions préliminaires pour fusionner leurs activités spatiales liées aux satellites. Le projet, qui serait vu d'un bon œil par l'État, devra dans tous les cas obtenir le feu vert de la Commission européenne.
Airbus et Thales sont en discussions préliminaires en vue d'une éventuelle fusion de certaines de leurs activités spatiales, ont dit, lundi 15 juillet, à Reuters, des sources industrielles, confirmant une information de la Tribune. Les discussions porteraient sur les activités de satellites. Airbus et Thales n'ont pas souhaité faire de commentaires. Dans le détail, les entités concernées seraient Airbus Defence & Space (Airbus DS, dont le siège est en Allemagne et qui emploie plus de 100000 personnes) et Thales Alenia Space (TAS). Le gouvernement aurait été informé du projet. Même si un accord est conclu entre les deux entreprises, l'opération devra obtenir le feu vert de la Commission européenne opposé à toute position monopolistique et celui de l'Italien Leonardo qui possède 33% de Thales Alenia Space.
Un secteur qui traverse un trou d'air
Il faut dire que le secteur tricolore et européen des satellites traverse actuellement un trou d'air. L’ambitieux programme des satellites OneSat d'Airbus, capables d’être reconfigurés en orbite, a ainsi dû être revu à la baisse. Le groupe européen a vendu moins d'exemplaires que prévu, ce qui a mis à mal les économies d’échelle et fait augmenter les coûts du programme. Par ailleurs, Airbus a sous-estimé la complexité technologique du développement et de l'industrialisation de ses nouveaux satellites. Les briques technologiques, notamment logicielles, n’étaient pas suffisamment avancées. Par précaution, Airbus a annoncé en juin une provision de l’ordre de 900 millions d’euros pour ses programmes spatiaux pour le premier semestre de cette année. En concurrence frontale avec son rival Thales Alenia Space, le groupe a été tenté de promettre à ses prospects un calendrier de livraison et des prix agressifs pour capter le marché.