Atos tombe dans les mains de ses créanciers, ses activités stratégiques reprises par l'Etat et Thales

le 02 octobre 2024


Les actionnaires du groupe informatique ont approuvé le plan de sauvegarde accélérée, qui prévoit la prise de contrôle par les créanciers. Les activités stratégiques d’Atos doivent être reprises par l’Etat pour 700 millions d'euros, avec l'aide de Thales.

 

Une nouvelle page s’ouvre officiellement chez Atos. Vendredi 27 septembre, les actionnaires du groupe informatique ont approuvé (plus des deux tiers ayant voté pour) le plan de sauvegarde accélérée, qui se traduira par une restructuration de la dette. Et surtout par une prise de contrôle de l’entreprise par ses créanciers. Ce plan doit encore être validé par le tribunal de commerce de Nanterre.

Seule solution

Endetté à hauteur de 4,8 milliards d’euros, Atos jouait sa survie depuis plusieurs mois. Deux offres de reprise avaient été formulées par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, à travers son fonds EP Equity Investment, et par David Layani, fondateur de la société française Onepoint, premier actionnaire d'Atos.

Mais le second a abandonné son projet au début de l'été. Et le premier s’est heurté aux refus des créanciers d’Atos, car il réclamait qu’une grande partie de la dette soit effacée. Il ne restait donc plus qu’une solution: un plan de sauvetage piloté par les banques et les fonds auprès desquels Atos s’est endettée.

Nouveaux financements

Ce plan prévoit que les créanciers abandonnent 3,1 milliards d’euros de dettes, qui vont être convertis en actions. Il prévoit aussi une augmentation de capital de 233 millions d’euros, à laquelle pourront participer les actionnaires d’Atos. À l’issue de cette opération, les créanciers contrôleront entre 74,1 et 99,9% au capital.

Pour financer une relance de l’entreprise, les créanciers apporteront de nouveaux financements, pouvant aller jusqu'à 1,675 milliard d’euros. La réussite du projet est cependant incertaine, tant Atos accumule de lourdes pertes: près de deux milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année.

 

L'Etat reprend les activités stratégiques

Parallèlement, les activités stratégiques d’Atos doivent être reprises par l’Etat. Selon Marianne, le groupe de défense Thales devrait participer à l'opération. Ces activités comprennent notamment les supercalculateurs utilisés pour la simulation d’essais nucléaires ou la gestion du parc des centrales nucléaires d’EDF, les systèmes de communications des avions Rafale ou encore les outils de cybersécurité. La transaction se chiffrera à 700 millions d’euros.

 (source  : L'UsineDigitale)